Lucas (Bénabar), passe de contrôleur de bus à mégastar grâce au carnet de son défunt meilleur ami Thomas. Mais c’est sans compter le retour surprise de celui-ci, en réalité parti pour l’Inde depuis dix ans et revenu pour régler une affaire d’héritage. Le dilemme se pose : tout avouer, ou ne rien dire.
C’est bien sûr la deuxième solution que Lucas adopte, avec pour mission impossible de garder secret ce qui est le plus voyant au monde : sa vie de star….

La belle maison et la voiture deviennent donc pour quelques jours la propriété de Francis (Franck Dubosc), paumé, la quarantaine, recueilli par Lucas depuis déjà dix ans et spécialisé dans l’art de mimer l’espoir. Et pour une fois, la mayonnaise prend : des répliques qui font mouche, un jeu plus sobre, font de Francis le personnage de loin le plus excentrique et le plus amusant d’Incognito.

Paris, terrain d’adulation, devient terrain miné. Lucas se débrouille comme il peut : on lui demande de poser pour une photo ? Il prend la personne en question. On crie son prénom dans la rue ? Il ne s’agit que d’une ex-copine à éviter au maximum.
Entre les groupies, l’ami de passage et Francis, il faut aussi compter sur l’impresario (Isabelle Nanty au rôle certes caricatural mais jubilatoire), systématiquement à la recherche de son protégé, jusqu’à en oublier le code de la route à plusieurs reprises…

Incognito est incontestablement une bonne surprise, dans la lignée de Jean-Philippe. Cette comédie à la française, menée tambour battant, réactualise d’une certaine manière le duo du célèbre Dîner de cons à l’aide d’un scénario inventif, et quelquefois surprenant, mais en rêve, simplement…

A regretter cependant, la relation cliché entre la jeune femme et le chanteur (affreusement mal habillé). Anne Marivin aurait mérité d’être plus présente à l’écran. Pourquoi l’envoyer en Angleterre, loin de la tempête, quand la présence de son personnage aurait pu corser encore davantage l’intenable situation ? On retiendra cependant cette belle expression, restituée hélas approximativement : « On m’achète pas avec de la viande cuite ».
Quant à la séquence de campagne, elle a ses bons côtés (un restaurateur de bar qui s’endort ivre mort sous une serviette de table, une séance de découpage de bûche assez aventureuse) et ses mauvais, la longueur étant le principal problème de cette échappée verte.
Incognito a un dernier défaut : la voix off de Bénabar, qui n'était pas indispensable et alourdit la trame narrative. Dommage...

Note : 7/10
C’est le moment de venir voir Francis (Franck Dubosc) jouer à la wii sans slip (il n’en a qu’un et il est au lavage).
C’est le moment de venir voir comment un chanteur populaire, Bénabar, fait ses premiers pas au cinéma dans le rôle principal, en étant au passage l’un des trois scénaristes d’Incognito, et, bien sûr, l’interprète de la bande originale du film.
Bref, c’est le moment de laisser ses préjugés de côté, et d’oublier, quelques instants, que le cinéma est un art. C’est une machine à rire, aussi.