Marcus Nispel n’en est pas à son premier pas dans les remakes de films d’horreur américains et la découverte de Friday 13 (Vendredi 13) dévoile une appréhension simpliste du genre : des jeunes, parce qu’ils boivent, ou font l’amour, sont punis par un monstre invincible (ou pas, on ne sait pas trop) et incompréhensible parce qu’invraisemblable. Comment expliquer la barbarie et la force avec laquelle il tue un à un une poignée d’étudiants et le revirement spectaculaire final où le héros, pas chétif mais presque, survit à diverses attaques ?

C’est le héros, rien d’autre, et sa sœur, qu’il est venu chercher à Crystal Lake, a été épargnée par Jason. La raison : elle a trouvé un médaillon de sa mère et l’a gardée à son cou. La ressemblance est frappante : Jason l’enferme mais ne la tue pas. C’est ensuite qu’à nouveau le spectateur n’y comprend plus rien : Jason semble avoir changé d’avis et tente de tuer ce simulacre de mère.

Vendredi 13 se résume aisément à un film fait pour les adolescents : de l’argot (et les discussions devaient être bien stupides mais je n’ai pas tout compris, si bien que j’ai sûrement raté quelques répliques croustillantes et risibles), du sexe et du sang. Tout cela sous forme de mauvais goût, bien entendu, et sans aucune audace esthétique.
D’ailleurs, le pauvre Jason, finalement, a l’air de bien s’ennuyer… Chaque proie est bien facile à tuer : deux coups de hache ou une flèche suffisent, et cela semble si simple…

Malgré la quelque dizaine de meurtres, il ne se passe finalement rien… Aucune profondeur nulle part, aucune action véritablement intéressante et impossibilité complète de s’identifier à ces adolescents échevelés, hormis sans doute les deux principaux héros, pour lesquels on ne craint pas grand chose.

De tels remakes verront-ils le jour tous les trente ans, afin de coller davantage à une génération d’adolescents chaque décennie un peu différente ?
Le prochain Vendredi 13 sortira-t-il un vendredi 13 ?
Comment des films cultes peuvent-ils se transformer en lacs insipides ?
Et, question joker, la mise en abyme est-elle en train de faire ses adieux au genre ?


Note : 3,5/10
Personnages caricaturaux : absence d'identification.
Jason s'ennuie dans Vendredi 13.
Les jeunes d'aujourd'hui se résument-ils au sexe, à la drogue, à l'alcool et à l'argot ?
Renversement final pitoyable.