Bienvenue dans un monde aux couleurs flamboyantes et flashy, où les personnages, tour à tour, semblent tout droit sortis du monde de Narnia, d’Harry Potter ou de l’apocalypse.
Hellboy 2 propose une somme mythologique d’êtres fantastiques, tous aussi réussis les uns que les autres, autant psychologiquement que physiquement. Le grand bleu allie poésie et naïveté, intelligence et philosophie, bleu schtroumpf et grands yeux en amande. Johann Krauss, le robot façon science fiction, opère métamorphoses et passages d’un corps à un autre, avec un brin d’accent allemand plutôt propice à l’humour gras, Hellboy lui conseillant de ne pas prononcer le mot foudre, qui, avec l’accent allemand, donne l’impression d’entendre tout autre chose…

Guillermo del Toro, propose en réalité un film qui ne respire que par le fantastique. Mais dans cette recherche de l’extrême fantastique, il ajoute en chemin humour et ironie. Hellboy, soupirant, murmure qu’il aime Liz mais qu’elle lui demande de faire la vaisselle. Combattant contre le prince Nuada, Hellboy, à peine sorti des affreux rouages d’une machinerie qui aurait pu le broyer s’exclame : « sympa le manège ».
Assorties à ces répliques croustillantes, des musiques langoureuses et romantiques, en plein contraste avec le genre du film, donnent des scènes tout aussi plaisantes et non dénuées de poésie.

Reste le problème d’un film un peu long, et d’une histoire déjà rebattue des dizaines de fois : Hellboy, un super héros pas comme les autres, différent des humains, doit régler le compte d’un prince très méchant, différent lui aussi.
Suivent moult péripéties, avec une certaine originalité (des combats où Hellboy ne peut pas blesser son adversaire, des scènes de discussions amoureuses à la lumière de plusieurs bières dans le bureau de recherche et de défense du paranormal des Etats Unis).

Hellboy 2 plaira aux amateurs de super-héros, aux amateurs du Labyrinthe de pan aussi : la beauté des créatures, les thèmes issus du conte réapparaissent, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Mais il manque peut-être à Hellboy 2 ce que Le Labyrinthe de pan avait réussi à installer, grâce à l’alternance entre scènes fantastiques et scènes réalistes dans le contexte de la guerre civile espagnole : une forte identification au personnage et un vrai impact émotionnel pour le spectateur.
Car Hellboy 2 se suit bien davantage pour le plaisir des yeux, sans parvenir à installer cette symbiose entre beauté esthétique et émotions du spectateur, symbiose que Le Labyrinthe de pan réalisait avec magie et violence.


Note : 6,5/10
L’overdose de couleurs et de personnages fantastiques n’est pas impossible. Attention les yeux.
A conseiller aux fans du genre, et à tous les amoureux d’univers magiques, poétiques et humoristiques.
A conseiller aussi aux fans de maquillages : les créatures sont réalisées à la perfection. Pas une fausse note de ce côté là.