La faute à un scénario trop restreint temporellement ? Le film, en choisissant de se concentrer sur l’année où Coluche a été candidat à la présidentielle, occulte de nombreux événements : les restos du cœur, ou encore sa mort.
La faute à la tonalité dramatique, peut-être, car qu’attend un spectateur en allant voir un film sur Coluche ? Le rire ! Dans Coluche, l’histoire d’un mec, quelques scènes amusent, lorsque Coluche, par exemple, joue au ballon avec des enfants dans la rue et casse une vitre, mais le film, s’il devait être classifié génériquement, n’est pas une comédie.
Il faut ajouter que la plupart des scènes censées être amusantes ne ressemblent qu’à un entremêlement de cris, de musiques et d’images, où la finesse s’est absentée, bientôt suivie par Véronique (Léa Drucker) la femme de Coluche.

Antoine de Caunes s’est éloigné de la facilité : discussions politiques bien plus présentes que les sketches, concentration temporelle trop sérieuse. Le parti-pris est intéressant, mais l’émotion du spectateur n’est pas au rendez-vous. Comme le disait un spectateur en sortant de la salle : Coluche aurait mérité mieux.

Si François Xavier Demaison s’en sort à merveille, il n’en est pas de même pour les personnages secondaires. A part Véronique, dont l’épaisseur psychologique est acceptable, les autres n’existent pas. On ne s’y attache pas, on oublie leurs prénoms. Ils sont trop nombreux. Jamais à l’écran sans Coluche. Et le jeu des acteurs, quelquefois, sort le spectateur de la fiction.

Pourtant, Coluche est un personnage admirable, et en s’y rendant, le spectateur pouvait espérer y trouver ce qu’il a découvert dans La Môme d’Olivier Dahan : une biographie magnifiée, passionnée, des sentiments extrêmes pour un être d’exception. Antoine de Caunes fait un autre choix en ne sortant pas la grosse artillerie, sans pour autant gagner en finesse.

Coluche, l'histoire d'un mec, a pourtant des qualités : certains plans, magnifiques et symboliques créent une émotion qui hélas disparaît aussitôt. C’est Coluche qui salue le public et le remercie en baissant la tête pour que le spectateur puisse entrevoir le public derrière l’homme de scène. Derrière Coluche, il y a les français.

La ressemblance entre le métier de comique et le métier de politicien est elle aussi intéressante et bien traitée. Ce sont deux métiers de spectacle, l’un assumé, l’autre non, car pour Coluche, la politique est une farce, les politiciens des clowns. Son rôle, c’est celui, finalement, du bouffon du roi (du futur président ?) : celui qui, sous des airs drôles et fous, donne une vérité plus juste, rêve d’un monde meilleur.

Note : 4/10
On s’ennuie. On s’ennuie. On s’ennuie.
Coluche n'était pas ennuyeux.