Et puis un jour, vous passez à la fnac chercher un livre de cours, et vous ressortez avec la première saison d’une série que vous avez toujours voulu voir. Le livre de cours ? Oublié, au mieux commandé.

Twin Peaks est une série à la fois originale et à laquelle on peut s’attendre : Laura Palmer est tuée dans une petite ville du nord des Etats Unis. Le schérif voit avec soulagement arriver un agent du FBI fan de donuts et au flair formidable.
Au gré de l’enquête, le spectateur découvre peu à peu des indices, avec les fameux climax de fin d’épisodes qui, plusieurs fois, m’ont fait rester non pas trois quarts d’heure devant mon ordinateur mais une heure et demi ou deux heures et quart.

Les + de la série :
- présence surréaliste et décalée due à la présence de Lynch dans le scénario et la réalisation de quelques uns des épisodes,
- une belle évolution des apparences : plongée, peu à peu, dans la réalité des êtres, les profondeurs inavouées et torturées des personnages,
- La femme à la bûche, qui sait des choses (pas la femme, la buche),
- L’atmosphère décalée entre tonalité comique et glauque. Ma scène préférée : lorsque Dale Cooper réunit l’équipe du shérif dans un bois pour éclaircir leur jugement sur les différents suspects de l’enquête… Une méthode basée sur un rêve et sur le Tibet, qui consiste à dire un nom et à jeter, ensuite, une pierre en direction d’une bouteille en verre…
- Le générique idyllique et les épisodes qui vont toujours plus loin dans le mystère et la perversité: maison de prostituées de luxe, drogue.
- Le père de Laura Palmer, touchant et surréel quand il danse seul, à plusieurs reprises.
- Des personnages attachants et des personnages détestables.
- La musique : on s’en souvient,
- Une série un peu à la Rebecca d'Hitchcock: Laura Palmer est omniprésente dans la série, mais est aussi morte.
- Une mise en abyme croustillante avec, à presque chaque épisode, des extraits d'une série nullissime (et donc drôle) qui ressemble aux Feux de l'amour (Firewalk with me...)

Les – de la série :
- le personnage de Léo : dès le premier plan, on se doute qu’il est en partie responsable du meurtre,
- le final de la saison 1 qui propose des climax scène après scène, avec un spectateur qui en a conscience… dommage.
- L’intrigue n’est pas très originale : découvrir qui a tué une jeune fille, c’est un peu mince pour décider d'acheter un coffret DVD. Heureusement, d'autres intrigues ponctuent la série.


Twin Peaks est diffusé en 1990 mais n’a pas encore trop vieilli : belle image, personnages choraux.
Un petit bijou à découvrir ou redécouvrir pour les fans qui attendent avec impatience le nouveau film de Lynch, ou pour ceux qui ne le connaissent pas beaucoup encore, et voudraient le rencontrer en entrant par la porte « narration habituelle ».
Il y a, bien sûr, un lien d’atmosphère avec les prochains films comme Lost Highway, Mulholland Drive, Inland Empire, mais le récit reste linéaire, interrompu une ou deux fois par des séances de rêves proposées comme telles.
Twin Peaks, c’est un premier pas dans l’univers de Lynch.