Pour trouver cette exposition, il faut déjà avoir vu celle du Bénin. Un petit passage, et voilà, c’est fait : vous voilà dans la pénombre pour profiter de l’autre exposition temporaire : Diaspora* ou « exposition sensorielle ». L’atmosphère du lieu nous plonge tout de suite dans un univers envoûtant. La valse des images commence, toutes contemporaines, avec pour but d’expliciter le rôle de la diaspora africaine dans l’art d’aujourd’hui. Ces artistes intègrent à leurs créations leurs propres expériences : l’exil, la vie hors de leur pays d’origine, qui leur insufflent une nouvelle dynamique artistique. Une culture ne fait pas disparaitre l’autre, bien au contraire, et c’est ce que montre cette exposition : un mélange entre les cultures africaines et européennes (la culture de l’image, par exemple, associée aux danses africaines).
A noter : des interviews de Lilian Thuram très intéressantes.
\* Diaspora : dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde.
Une robe de John Galliano, aux influences africaines.
Des écrans grandeur nature.
La bande annonce de l'exposition
Commentaires
Une culture ne fait pas disparaitre l’autre ? Voilà qui demanderait une preuve... De ton point de vue d'Européenne peut-être, mais il y a bel et bien des cultures et des langues qui s'éteignent dans le monde. Avec eux, des savoirs qui s'effacent... Je ne sais pas quel est le parti pris de l'expo, peut-être que j'irai la voir pour le savoir.
De façon générale je trouve que cette réinvention des cultures primitives par les cultures occidentales est un peu prétentieuse et condescendante : c'est une façon de phagocyter l'autre, de n'en prendre que ce qui nous plaît. Il est vrai que ça s'est toujours fait, à tous les niveaux. Mais vu le mépris qu'a la modernité pour ce qui n'est pas elle, je trouve ça ironique, déplacé, qu'elle picore à droite à gauche ce qui lui plaît... Y compris dans l'art africain. C'est une façon de dire : "Bon, d'accord, on prend ça, ça, ce petit masque dans le coin aussi, mais après faites nous le plaisir de disparaître..."
La modernité est puante et incompatible avec les beautés, les magies, les irrationnalités indispensables de l'art "premier".
Mais, Jérôme, il s'agit de la diaspora africaine... Ce sont des africains venus en Europe qui gardent leur culture mais découvrent aussi celle de leur nouveau pays... Heureusement que ces artistes là n'abandonnent pas leurs racines, leurs passé!
Evidemment, des cultures et des langues s'éteignent dans le monde, mais pour moi, le quai Branly est un remède contre l'oubli plutôt qu'un étalage commercial qui chercherait à voler ce que les arts premiers ont pu créer. D'ailleurs, cette exposition là n'entre que très peu en lien avec les arts premiers. Il s'agit plutôt d'évoquer la danse, la mode, l'audiovisuel.
:o) D'accord. Le problème avec ces arts, c'est toujours l'interprétation qu'on en fait...
Je suis d'accord avec toi Jérôme. Mais d'un autre côté si le musée du Quai Branly n'existait pas, est-ce que ce serait mieux ?
Je ne crois pas.
Il est clair qu'il faut rester humble quand on va voir une exposition qui cherche à traiter d'un sujet aussi large en si peu de "temps".
Mais, de ce que je pense, l'expérience en vaut la peine